Punta Galisia

Publié le 1 avril 2014 par Bertrand C.

« Tout ce qui se passe en Italie reste en Italie » Cédrik B., 29 mars 2014.  Cela étant dit, voici tout de même un aperçu  de notre périple en Italie…

Samedi 30 mars, place de l’Annapurna. Notre rendez-vous pour le départ vers l’Italie a déjà des allures de sommet. 7 gumistes (Virginie, Fred, Guillaume, Emmanuel, Magali, Cédrik) ont répondu présent à la proposition de Bertrand et Stéphanie et se préparent à partir à l’assaut  des pentes transalpines.

La veille, chacun avait bien retenu les conseils avisés de Cédrik sur la composition des sacs et l’inutilité des sous- vêtements de rechange (« la transpiration c’est pas sale »…). Adieu déodorant, chaussettes propres et effluves raffinées…la montagne est un combat et les gumistes seront de bons petits soldats ! Pour beaucoup, ce week-end est celui des grandes premières : première traversée du tunnel, pour les uns, premier 3000 à ski pour d’autres ou encore première incursion en Italie, première pointe de la Galise…De  quoi justifier tous les apéros du Week-end (Mangez 5 fruits et légumes par jour).

Après un trajet rondement mené, nous arrivons à Rhêmes-Notre Dame où la route est fermée plus en aval que prévu. La montée au refuge Benevolo fera donc près de 8 km dont une grande partie à plat. Nous évoluons dans le fond de vallée, entre torrent et mélèzes, dans un ciel ensoleillé et voilé.

Le premier pique-nique est l’occasion des premières réjouissances gastronomiques. On s’aperçoit que si le gumiste peut faire l’impasse sur un slip ou un t-shirt de rechange, il saura sacrifier la légèreté de son équipement pour emporter avec lui Génépi, Mélezette, Poire, Chartreuse et Hysope… (Buvez 5 fruits par jour) ou une volumineuse tablette de chocolat. GUMS : Généreux Usagers de Mets et Spiritueux !

Arrivés au refuge Benevolo, certains soignent leurs ampoules tandis que Stéphanie, Bertrand, Cédrik et Fred se lancent dans l’ascension de la pointe de Lavassey, 400 m au-dessus de notre base valdôtaine.  A la descente, et sous le regard attentif d’une quarantaine de personnes, Fred fait le show et tente une nouvelle technique : la « descente rampée ». Une bien belle tentative.

Pendant ce temps-là, les esprits s’échauffent au refuge. L’enjeu : une partie de Uno ( à prononcer à l’italienne) dans laquelle les gumistes abandonnent tout esprit de fair-play et de camaraderie. Tous les moyens sont bons pour se débarrasser de ses cartes. Excédée, Magali manque de casser le système d’approvisionnement en eau du refuge. Elle aurait dû savoir que « se laver, c’est tricher »…

Le repas valdôtain est une véritable offense à la diététique : pasta, polenta, et sauté accompagné de pommes de terre (c’était donc ça les légumes…). Les estomacs et les métabolismes sont prêts pour l’ascension du lendemain, la punta della Galisia (3346 mètres d’altitude).

La nuit en dortoir  s’annonçait sous les meilleurs auspices : Cédrik  s’érigeait en vigie dans un lit placé au-dessus du couloir, surveillant les allées venues des randonneurs. D’autres comme Virginie s’équipait d’un sac-à-viande + 15 °C (on ne sait jamais…) et se désignait volontaire pour réveiller le groupe. Bertrand et Stéphanie avait quant à eux joué des coudes avec de vieux randonneurs récalcitrants pour, enfin,  trouver deux couchettes disponibles. Pourtant, à 5h30 (4 h30 de l’ancienne heure), une douce musique réveilla le dortoir et interrompit les ronflements du groupe, une heure plus tôt que l’heure initialement prévue. Le portable de Virginie, rétif au changement d’horaire avait frappé !

Après s’être rendormis et après un solide petit déjeuner, le Gums peut se diriger vers la pointe de  la Galise : 1100 mètres de dénivelé et une bonne partie à plat avant d’attaquer la pente du glacier du Fond.  Le groupe évolue à allure régulière sous un soleil encore voilé mais qui nous laisse entrevoir les montagnes alentour (Grande Parée, Grand Combin…).

La fin de l’ascension se fait à allure plus réduite sous l’effet de l’altitude. Cela n’empêche pas la tête de course de se lancer le défi de la journée : « se mettre une cartouche sur les 100 derniers mètres ». Cédrik B. Poète.

Jamais on n’avait observé une telle débauche de testostérone sur un aussi petit périmètre, un match de titans, pire : un combat de bêêêtes.  Au final, on peut dire que le ski de rando est un sport qui se pratique à plusieurs et qu’à la fin, c’est toujours Bertrand qui gagne…En queue de peloton,  les derniers  font un grand travail d’équipe pour bloquer le passage d’une équipe rivale  et arriver invaincus au sommet. De la belle corniche, on aperçoit Val d’Isére et la Vanoise, l’Aiguille Rousse, les Levanna mais aussi la Grande Sassière, la Tsanteleina.

Au moment de rechausser, c’est le drame: Fred a perdu l’un des ergots de ses fixations. Bertrand, en sauveur, lui bricole une fix grâce à sa bobine de fil de fer. Il lui sera toutefois interdit de déchausser et nous fera de magnifiques démonstrations de cloche-ski lors des quelques portages ! La descente se fait dans  une belle poudre entrecoupée de zones plus ou moins cartonnées avant de passer sur une jolie moquette de printemps.

La descente jusqu’à Rhêmes Notre Dame sera l’occasion de tester les montées sans les peaux et de d’éprouver notre endurance (au total : 21.5 Km pour le seul dimanche !).   La petite pause au rifugio Benevolo aura permis de contribuer au dynamisme de l’entreprise « Birra Moretti ».

On ne quittera pas l’Italie sans faire une pause crêpes et glaces dans le petit village de Morgex, avant de regagner nos pénates.

Ciao i arriverderci ! Grazie mile à Stéphanie et Bertrand pour ce Week-end aux petits oignons. On attend le prochain avec impatience !

Alessandro O.

Catégorie: Ski de randonnée

5 commentaires

  1. Ah la la la la…ça fait envie. J’espère bien faire partie de l’aventure la prochaine fois.

  2. On aurait vraiment du rester au refuge! La prochaine fois c’est une semaine 😉

  3. Alexandre : ta citation du GUMS a été ajoutée à notre collection qui défile sur le site ! Merci pour ce CR qui retranscrit fidèlement ce mini-voyage.
    On attend maintenant la video …
    Un très bon souvenir, et bien contente que nous ayons tous pu fouler ce sommet franco-italien !

  4. Oui Bravo pour le commentaire, autant aux petits oignons que la sortie organisée par Steph et Bertrand, et je n’en attendais pas moins d’eux, MERCI 😉

    Une sortie qui donne envie !!! dans tous les sens du terme d’ailleurs, le ski, les liqueurs, le fromage, les descentes, les crêpes… bref rien ne manque!!

  5. Même si les photos disent le contraire, j’vous jure que j’ai partagé….
    Merci pour cette super organisation et les supers participants.

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