L’équipe de choc composée de Sevak, Daniel, Jacques, Astrid et Malika se retrouve à 6h sur le parking de Novel. Direction le parc national du Stelvio, en Italie.

Après 7 heures de route et quelques expressos, tout le monde s’équipe : cap sur le refuge Pizzini sous une météo grisouille.

Nous voilà accueillis au refuge par une bande de compatriotes sortant du sauna et se roulant dans la neige. L’ambiance joyeuse du raid est donnée !

Jour blanc direction le refuge Marteller, anciennement autrichien. Visibilité réduite, passage en crampons, skis sur le sac pour gravir le col de Cevedale.

Malika, très à l’aise avec son sac de 12 kg, s’agrippe à la main courante et se colle à la paroi. Comme dirait Daniel : « Attention de ne pas t’écraser le nez ! »

Petit détour par les trois canons, souvenirs de la guerre de 14-18. Le vent et la neige nous accompagnent jusqu’à la Cima Ghiacciata (« cime gelée ») à 3 260 m, surplombée d’une croix avec une couronne d’épines. L’ambiance est glaciale.

La poudre vole sous les spatules et le soleil nous accueille au refuge. Ça vaut bien quelques canons !

Direction le mont Cevedale à 3 769 m. Le soleil nous accompagne toute la montée, mais changement d’ambiance : le brouillard nous attend au sommet.

On attaque la descente du glacier. Après quelques virages, le soleil refait son apparition et nous profitons de 40 cm de peuf pendant 1 000 m jusqu’à Pizzini. Magnifico

Nous faisons une pause pique-nique pour une coupe dans la neige. Sevak remporte la tranchée la plus profonde avec 1,70 m.

Anecdote du jour : Daniel a oublié son thermos au refuge. Le voilà furieux contre lui-même… jusqu’à ce qu’il découvre qu’il lui manque aussi une vis sur sa fixation. Bon sang, c’est sa journée ! Mais l’histoire se termine bien : le thermos réapparaît au fond de son sac et le gardien lui trouve une vis à la bonne taille.

Il était une fois un grand Zebru, enrobé de glace et drapé d’un épais manteau blanc. Jacques avait alors gravi ce sommet à 3 851 m avec dix autres Gumistes.

C’était il y a 20 ans.

Mais ce majestueux Zebru a pris un coup de chaud. Nos cinq jeunes Gumistes du jour se concertent : l’ascension est devenue très technique, avec un couloir étroit et des pentes peu enneigées.

Le prince du refuge Pizzini leur propose une alternative : une boucle passant par les passo di Zebru Sud puis Nord, avec de la peuf à gogo. Un régal !!

Tellement bon que certains s’y replongent une seconde fois.

Direction le refuge Branca, en passant par le col Pasquale à 3 421 m. Surprise : le col ne se laisse pas prendre si facilement. Sevak part en éclaireur.

Nous sortons crampons, piolets et skis sur le dos, pour franchir un passage olé olé.

Sevak et Astrid grimpent les 100 m restants dans le brouillard. En crampons pour certains, à skis pour d’autres, nous basculons vers le sud et profitons du soleil pour pique-niquer adossés à un beau rocher. La vue est imprenable.

C’est au son de l’accordéon que nous sommes accueillis au refuge Branca.

Une madone dans son alcôve veille à l’extérieur sur les randonneurs, qui ont envahi ce refuge du XIXe siècle.

Le dîner se déroule dans une joyeuse cacophonie… jusqu’au moment où les lumières s’éteignent. Le calme revient pour quelques secondes, puis la foule en délire entonne : Happy Birthday Malika

Nous progressons sur le ghiacciaio dei Forni (le glacier Forni), en serpentant entre d’énormes séracs. Le vent nous décoiffe sur les 100 derniers mètres.

Et là, panorama incroyable à 360° !

À nous les 1 300 m de poudre. On ne s’en lasse pas !

Nous prenons le temps d’admirer toutes les magnifiques formations glaciaires.

Couteaux en place pour la traversée depuis le refuge. Le soleil n’est pas loin, mais pas franc. Aujourd’hui, la neige sera croûtée.

Nous suivons les traces d’un vieux loup solitaire. Le col Giacomo montre le bout de son nez après 3 heures de montée.

Sevak et Daniel veulent vérifier s’il ne reste pas un peu de poudre là-haut à 3 600 m. Le reste de la troupe se pose au col et s’entraîne à faire des exos de mouflage.

Avant d’attaquer la descente, réévaluation de la situation : le terrain est problématique. Nous optons pour un retour par l’itinéraire de montée. Comme prévu, la neige est bien croûtée.

Passage par un couloir et un goulet qui nous amuse bien.

Enfin, la fameuse tarte aux myrtilles, réclamée par Astrid et Malika depuis le début du raid, est savourée comme il se doit au refuge Forni, accompagnée de la boisson locale : Apfel Shorle.

Pour clôturer ce magnifique raid, nous dormons à Chiavenna et dégustons un excellent dîner au Crotto Ombra.

Alla prossima in Italia

« Les pastas al dente ne sont vraiment, vraiment pas assez cuites… Un bon conseil : rien ne vaut les strudels, les tartes aux myrtilles et le fameux tiramisu ! » – Astrid